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Le coup de génie tient dans la complémentarité des deux hommes. DMH possédait des idées mais avait de la peine à les conceptualiser. Coker se chargeait alors de le faire sur sa planche à dessin. DMH faillit même enlaidir l'arrière de son nouveau véhicule en voulant l'affubler d'ailerons à la mode américaine de l'époque s'inspirant des débuts de l'aviation à réaction. Convaincu du contraire, Coker réalise de nombreuses esquisses et modèles d'argile dans son coin, bien décidé à faire passer son idée auprès de DMH qui, finalement et en bougonnant, dû se rendre à l'évidence.


En matière d'ailerons, d'autres s'en chargeront plus tard (voir ci-dessous)


DMH eut également passablement de peine avec la forme de la calandre en forme de cerf-volant lui préférant une calandre se rapprochant de ses véhicules précédents. Car pour DMH, la calandre devait symboliser la "signature" de la marque.

Les tiraillements qui opposèrent DMH et Coker durant la "mise au net" du projet, n'étaient en fait que le résultat d'une saine émulation mutuelle. Coker donnera ainsi le meilleur de lui-même pour comprendre, traduire et satisfaire les idées de DMH qui dira de lui que "ce fut un grand plaisir de collaborer avec ce travailleur merveilleux"  Gerry Coker le quittera bien plus tard pour travailler chez Ford USA.


Les atelier de Warwick n'étant pas suffisamment équipé pour le façonnage de la carrosserie, le prototype du châssis réalisé par la firme Thomson est donc confié au carrossier Ian Boswell responsable chez Tickford qui connaissait bien Healey pour avoir déjà réalisé plusieurs berlines sur la base de ses châssis. Bob Thickpenny ingénieur chez Tickford et Gerry Coker, collaborent donc étroitement à l'ajustement de la carrosserie sur le châssis dessiné par Geoffrey Healey.

Vous avez dit ailerons ? c.p.agr.

Esquisse avec ailerons c.p.agr.

Finalement, une "simple voiture de sport"  c.p.agr.

Plans de production c.p.agr.

De nombreuses pièces sont étudiées et fabriquées "in situ", par Roger Menadue dans son atelier expérimental, pour ensuite être transmises au bureau technique pour en établir les plans. Une stricte planification est imposée entre les différents intervenants, afin que tout soit prêt au moment voulu pour l'assemblage final.


A la fin de l'été 1952, les différents composants sont livrés et mis en œuvre, permettant ainsi au châssis-prototype équipé du minimum légal pour se conformer à la loi sur la circulation routière, de faire ses premiers tours de roues dans les alentours de Warwick.


Avec ses 90 cv, le nouveau moteur A90 de 2600 cc est moins performant que l'ancien Riley d'une puissance de 100 cv pour une cylindrée de 2443 cc mais son rapport poids-puissance est plus favorable. Le 2.6 l quatre cylindres fournis par Austin est donc idéal, mais DMH n'apprécie guère l'étagement de la boîte qu'il trouve inadapté pour une voiture de sport. La première est donc condamnée par la pose d'un manchon sur l'arbre de commande, empêchant ainsi son enclenchement et un overdrive Laycock de Normanville étudié par Laycock Engineering Ltd, est installé en sortie de boîte ce qui permit de solutionner le problème d'étagement. Malgré tout, cette boîte peu fiable causera plus tard, "un tas d'ennuis". Le modèle BN-2 qui suivra dès 1955, recevra une autre boîte plus robuste et initialement prévue pour être installée dans des taxis. Celle-ci supportera les contraintes mécaniques sans rechigner.


Après ces essais, lorsque le mariage entre le châssis-prototype et la carrosserie définitive fut réalisé, DMH et son équipe comprennent qu'ils tiennent le bon bout.


Bien que les performances de vitesse soient au rendez-vous lors des premiers essais sur route, il est indispensable pour la marque d'officialiser ces données avant la présentation au salon de Londres. Donald Healey décide de faire ces tests en présence de la presse spécialisée. Roger Menadue et Geoffrey Healey emmènent donc le véhicule par ferrie en Belgique, sur une nouvelle autoroute non-loin d'Ostende. L'Automobile Club de Belgique est convoqué, ainsi que John Bolster, rédacteur en chef de la revue Autosport accompagné de son collègue Gregor Grant.


Piloté par Bolster et Grant à ses cotés, le véhicule atteint 106.05 Mph, soit 170.9 km/h. Mais l'équipe est convaincue qu'il est possible d'améliorer ces performances. Le prototype est ramené à Warwick où Jimmy Harrison spécialiste des carburateurs SU retouche les aiguilles et le fabricant Champion propose des bougies plus froides. Le tonneau-covert est installé sur la place passager afin de réduire les turbulences, puis le véhicule est ramené à Ostende où cette fois, Donald Healey atteint 111.73 Mph, soit pratiquement 180 km/h. Egalement sur sa décision, le prototype devra être équipé de roues à rayons pour la présentation au salon. Dunlop est contacté afin d'étudier et fournir les jantes et pneus, sous la houlette de Barriy Bilbie.


De retour à Warwick et sans plus attendre, le prototype est préparé, "ripoliné", afin de lui donner l'aspect d'un véhicule n'ayant jamais servi. Quelques "touchettes" sur la nouvelle peinture  "Healey Ice Blue" ou "Bleu Glacier" subies lors du transport jusqu'au stand d'exposition, sont retouchées sur place avant l'ouverture à l'aide d'un pulvérisateur à insectes utilisé de main de maître par Roger Menadue, l'homme de toutes les situations.



Octobre 1952, l'instant de vérité


En ce mois d'octobre de l'année 1952, Donald Healey présente le résultat de ses efforts au London Motor Show à Earls Court, alors que le numéro de la revue spécialisée Autosport relatant les tests effectués en Belgique sort le même jour, assorti d'un scoop concocté par DMH avec la complicité de Basil Cardew du quotidien Daily Express. Ce sera l'Austin-Healey 100 BNL (100 pour 100 milles à l’heure)


On relèvera d'ailleurs que son projet fut réalisé en à peine plus d'un an, alors que l'étude de la MG A en pris quatre et sera révélée au public trois ans après la sortie de l'Austin-Healey. Rendons ici tout-de-même hommage à la MG A, dont le retard de mise sur le marché fut certainement le fruit d'une décision marketing imposée par Leonard Lord (récemment nommé chez BMC en avril 1952) afin de ne pas concurrencer la nouvelle Healey 100 sur son propre terrain.

La petite touche personnalisée: Les raidisseurs des tôles du plancher, représentent le chiffre "100" Fruit du hasard ? c.p.agr.

"Autosport" 1952 c.p.agr.

La MG A "sacrifiée" par une décision marqueting de la BMC

c.p.agr.

1952, la Healey 100 au salon de Earl Court équipée de roues à rayons Dunlop c.p.agr.

A quelques heures de l'ouverture, Donald Healey, toujours à cause de cette fameuse calandre dont il n'était pas satisfait, fait positionner le véhicule le nez contre un pilier du stand, afin de tenter de la masquer. Peine perdue. Malgré cette précaution, le succès est immédiat et la presse unanime.

Le petit stand de la Donald Healey Motor Company est assailli  non seulement par la foule, mais également par la plupart des grands constructeurs britanniques désireux de s'associer dans ce projet.


Présent sur le salon, Leonard Lord président de la fraichement constituée British Motor Corporation (BMC) qui depuis plusieurs mois, entretenait des relations avec Donald Healey pour la fourniture des moteurs, prend immédiatement la mesure du potentiel qu'offrirait ce véhicule sous la bannière BMC. British Motor Corporation avait désespérément besoin d'un fer de lance pour concurrencer la Triumph TR2 et la Jaguar XK 120. "C'est quelque chose pour nous" dira-t-il à son collègue et ancien concurrent William Morris (Lord Nuffield) (absorbé par BMC en avril 1952).


Ils abordent alors Donald Healey et lui proposent de venir prendre un verre sur le coup des 18 h 00, ce que Donald healey accepte après avoir demandé l'avis de son fils par téléphone. Durant l'entretien avec les gens de BMC, il fut notamment question de stratégie de production en regard du succès rencontré. "Vous pourrez sortir 20 voitures par semaine, alors que nous sommes en mesure d'en sortir 200. Alors pourquoi ne pas vous associer avec nous? Vous aurez la main sur tous vos dessins, vous superviserez l'ensemble. Nous ferons du mieux que nous pourrons chez Austin". Après "un trop grand nombre de Martini" dira DMH, l'accord fut scellé sur une simple poignée de mains.

Donald Healey et Leonard Lord à Gaydon au London Motor Show en 1952 c.p.agr.

Dans les alentours de Gaydon c.p.agr.

Une certaine fierté pour le travail accompli c.p.agr.

Plan (pdf)