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Sensations de conduite : un retour à l'essentiel

Si vous faites l'acquisition d'une voiture ancienne pour la première fois, oubliez toutes les sensations — ou plutôt l'absence de sensations — que procurent les véhicules modernes aseptisés. Ici, pas de direction ni freins assistés (les servo-freins étaient en option sur la MK I et de série sur la MK II).


La première n'est pas synchronisée et le passage des rapports exige de décomposer soigneusement les mouvements du levier. Une fois la première enclenchée et à faible vitesse, la moindre hésitation sur l'accélérateur se traduira immédiatement par des soubresauts, un peu comme les premières tentatives de démarrage d'un élève conducteur. À éviter devant les terrasses estivales.

Mais une fois ces bonnes vieilles habitudes de conduite retrouvées, tout rentre dans l’ordre.

Attention aux détails

Aune Austin-Healey prétendument liée à John Lennon.


En octobre 2013, une annonce en ligne proposait une Austin-Healey BJ8 pour CHF 100'000.-, présentée comme ayant appartenu à Johne Lennon, membre des Beatles.


Sur une photo de l'annonce, la grille du haut-parleur de l'autoration est montée à l'envers, un détail qui met en doute la qualité de la restauration pour un véhicule d'un tel prix. Plus problématique encore, l'annonce ne fournit aucune preuve tangible établissant un lien entre la voiture et Lennon. Ni documents officiels, ni photographies historiques, ni autre source fiable ne viennent étayer cette revendication.


Dans un marché où les objets associés aux célébrités peuvent voir leur valeur artificiellement gonflée, l'absence de traçabilité vérifiable rend cette prétention douteuse. Pour un investissement aussi élevé, une vigilance accrue et des vérifications rigoureuses sont indispensables afin dé'éviter tout risque de tromperie.

A gauche: PUBLICITE AUSTIN, découverte dans les archives historiques du régional suisse, "Le Nouvelliste", datant du 13 mars 1955.


On y apprend qu'une 100, coutait à l'époque 14'500.- Francs suisses, ce qui représente environ 58'000 de nos francs actuels ou 62000 Euros. Ce véhicule n'était donc pas si bon marché.


La publicité fait également référence aux records obtenus sur le lac salé de Bonneville aux Etats-Unis.


Un coup d’œil sous le capot

L’état du compartiment moteur peut être révélateur. Des bricolages douteux, comme des raccords électriques "sucre" ou des bandes isolantes en pagaille, un ressort de rappel carbu manquant ou autres détails, sont souvent synonymes d’un entretien approximatif. Soyez attentifs à la visserie : ici, le système impérial règne en maître, loin de notre métrique habituelle.


Vérifiez si la culasse a été transformée avec  l'installation de sièges supportant le sans plomb sans recourir à un additif.


Un véhicule reconstruit, presque de A à Z

Aujourd'hui, grâce aux nombreuses pièces disponibles sur le marché, il tout à fait envisageable de reconstruire une Healey quasiment intégralement. Vous pouvez même modifier sa configuration de conduite : basculer d'une conduite à gauche (LHD) à une conduite à droite (RHD) ou inversément.


Le numéro de châssis est un précieux allié pour vérifier la configuration d’origine. Par exemple, une voiture en conduite à gauche arborera la lettre L pour "Left", tandis qu’une conduite à droite affichera un R pour "Right". Exemple : HBJ8L32852 indique une conduite à gauche d’origine.

Ci-contre, le véhicule redécouvert en 2024 : la grille toujours à l’envers et une valeur qui a pris l’ascenseur.

Pour terminer.

Comme vous vous en doutez, il n’existe malheureusement pas de recettes miracles pour aborder l'achat d'une Healey. Toutefois, une vigilance accrue sur certains points critiques peut vous éviter de tomber dans des pièges grossiers.


Focus sur quelques modèles recherchés

Dans l’univers Healey, certaines versions se distinguent par leur rareté.

  

  • Les modèles 4 cylindres (L'appellation "100-Quatre" parfois utilisée à tord, n'existe pas)

                                                                                                                      

  • La BN2 : Avec sa boîte à quatre vitesses, elle figure parmi les plus prisées, mais aussi les plus difficiles à dénicher.

  

  • La 100M d’usine : Véritables joyaux, elles sont rares et très recherchées.

  

  • La 100S : Ici, on entre dans une autre dimension. Ces modèles exceptionnels atteignent souvent des sommets en termes de prix.

  

  • La 100-Six BN6, une rare version biplace qui allie sportivité et élégance.


Dans la gamme 3000

Les amateurs de performance apprécieront les versions de la Mark II, notamment celle équipée de trois carburateurs en configuration biplace, idéale pour ceux qui n’ont pas peur de dompter les capricieux SU ou en faire une version préparée "Healey Works".


La MK III, en revanche, séduit un public plus large. Plus puissante, plus confortable, elle adopte une approche grand tourisme, avec un intérieur raffiné.

c.p.agr.

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