Entretien_graisse

Quels lubrifiants choisir pour nos véhicules anciens ?

De nombreuses marques proposent aujourd’hui des gammes spécifiques, affirmant offrir des produits modernes, spécialement conçus pour respecter les exigences des mécaniques d'époque. Mais laquelle choisir ?

Prenons l'exemple de Castrol, une marque anglaise étroitement liée à l’histoire des voitures Healey. En effet, Castrol fut un partenaire incontournable de la marque Healey en compétition, jouant un rôle clé dans ses succès. En 1954, lors de l’emblématique tentative de record à Bonneville, Castrol avait investi massivement dans l’événement, tout comme Dunlop, qui développa des pneus spécifiques pour l’occasion.

Le lien entre Healey et Castrol ne s’arrête pas là. Le Capitaine George Eyston, alors directeur de C.C. Wakefield & Co., fournisseur des produits Castrol, a joué un rôle de conseiller dans le développement de la première Healey 100 BN1, sortie en 1952. Plus tard, les Healey 100 transformées en 100M (Le Mans) sur la petite chaîne de montage de Warwick étaient systématiquement vidées de leur huile d’origine, remplacée par la "nouvelle Castrol", comme l'explique Geoff Healey dans ses écrits.

Dans son ouvrage The Healey Story, Geoff Healey recommande d’ailleurs l’utilisation des produits Castrol pour les Healey encore en circulation aujourd’hui. Cependant, il tempère cette recommandation par une phrase évocatrice : "D'autres fluides de la concurrence peuvent aussi être utilisés". Une déclaration sans plus de précisions, mais qui laisse entendre que le choix du lubrifiant peut être ouvert, à condition de respecter les spécifications adaptées aux moteurs anciens.

Au vu des éléments évoqués, on pourrait être tenté de conclure sans détour : "Optez pour Castrol, une huile anglaise pour nos véhicules anglais, c'est le choix parfait."

Cependant, la réponse n’est pas si simple. Alors, que choisir ?

N.D.A. Selon un spécialiste britanique, Rolls et Bentley et de surcroit, propriétaire d'une BN1, sa réponse sur la question est claire et sans équivoque : "La régions des Alpes, ce n'est pas l'Angleterre. Ici on ne roule que très rarement au plat. Un pont, une boîte, un overdrive, ce sont des trains d'engrenages. Ces engrenages chauffent énormément et l'on imagine difficilement les contraintes mécaniques extrêmes que subissent ces composants sous forte charge, notamment lors de la montée d'un col, d'un long faux-plat durant lesquels on fait appel au couple moteur. Avec de l'huile moteur dans la boîte, la rupture du film est possible. Dans une boîte de vitesses, on met de l'huile de boîte de vitesse ! ".

Moteur : Détergence moyenne, viscosité 20w50. Huiles synthétiques à proscrire. Le faible débit des anciennes pompes à huile conditionne quant à lui, la viscosité de l'huile utilisée.

Boîte et Overdrive : Le constructeur recommande d'utiliser la même huile que pour le moteur. Certains préfèrent toutefois une huile monograde Castrol XL 30, tandis que d'autres optent pour une huile EP 80W90 GL1 ou GL4.

Le graissage général du châssis ne nécessite pas d'attention particulière, hormis peut-être pour les axes de pivots de fusées montés à l'intérieur de bagues en bronze. Une bonne graisse universelle au lithium fera parfaitement l'affaire.

Ci-dessous, quelques exemples de produits utilisés pour la maintenance du véhicule :

Ci-dessus : tableau de correspondance des viscosités.

Ci-contre : Document Shell d'époque, détaillant les fluides recommandés, ainsi que les points de graissage pour l'Austin-Healey 100. (pdf)

Huiles boîte à vitesses et overdrive (ex.)

Castrol Classic

XL 30

Castrol Classic XL 30 : parfois recommandée par ceux qui considèrent qu'elle peut convenir à la fois pour le moteur, la boîte de vitesses et l'overdrive. Libre à chacun de se faire sa propre opinion.